L'oeil de Jeremy

8Mar/16Off

Les clefs de l’inégalité

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi la France s'est embourbée dans un tel complexe de prestations sociales et de taxes aux entreprises ? Moi, si. Souvent, même. Et dernièrement, j'ai eu un début de réponse à cette question apparemment insoluble. En effet, j'ai participé à un meeting à Dijon en Bourgogne où un intervenant a expliqué comment la plupart des pays suivaient une même direction en matière de répartition de richesse. Il a commencé par démontrer que dans les sociétés les plus pauvres, l’inégalité était dans l'ensemble plutôt faible. Un phénomène purement mathématique. Les habitants, qui se trouvent en effet dans la même position précaire, font que les inégalités de revenus sont très réduites. Néanmoins, lorsque la société commence à s'enrichir, l’inégalité augmente, prend de l'ampleur. Un phénomène là aussi logique, car dans une phase de croissance importante, chaque citoyen ne progresse pas au même rythme. Durant cette étape, en effet, les clefs de la réussite se fondent principalement sur les liens qu'entretiennent les individus avec la classe dirigeante. Vu qu'au départ, ces facteurs varient considérablement selon les individus, l'élévation de la richesse au sein de la société se retrouve logiquement répartie de manière très inégale. La prospérité dans son ensemble croîtra intensivement mais tout le monde n’en bénéficiera pas de la même façon. C'est le premier stade d'évolution. Lors d'une seconde phase, l’inégalité devient progressivement un sujet central et la redistribution gagne alors en importance. Le citoyen, devenu un électeur, utilise son vote pour signaler que la redistribution est selon lui essentielle. Du coup, cette question devient progressivement une priorité dans l'agenda politique. Les pays occidentaux se trouvent aujourd'hui presque tous dans cette phase de forte redistribution. Evidemment, cette redistribution est louable. Elle conduit à une société plus stable. Au début, du moins. Car cette égalisation n’est pas sans conséquence. La grande redistribution exigée par les électeurs ne peut être concrètement réalisée que par le biais de lourdes taxes pour aider qui se trouvent au bas de l’échelle. Et cette redistribution massive contribue à diminuer d'autant le potentiel d’une société à fabriquer de la richesse. L'intervenant de ce meeting à Dijon a conclu en se demandant si la prochaine étape dans l'évolution des sociétés riches n'était pas d'aboutir à un meilleur équilibre entre aide sociale et intérêt porté à la création de richesse. Car l'un ne va pas sans l'autre, et un pays qui ne s'occupe que d'aide sociale ne fait en tout état de cause que creuser la dette. Jusqu'à la chute. Je vous recommande l’agence séminaire en Bourgogne, organisatrice de cette événement, qui fait du bon boulot, chaque année.

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8Mar/16Off

Réguler la vente d’animaux sur internet

Le gouvernement vient de publier une ordonnance obligeant les particuliers qui veulent vendre leurs animaux de compagnie à se procurer un numéro Siren auprès de la chambre d'agriculture de leur département pour le faire figurer sur leurs petites annonces. Cette obligation entrera en vigueur au 1er janvier 2016. Vous avez l'intention de vendre des chiots ou des chatons dans un avenir proche? Attention, la réglementation va évoluer à compter du 1er janvier 2016. Afin de lutter contre le trafic d'animaux, le gouvernement a publié, jeudi, une ordonnance au Journal officiel pour «assurer un meilleur encadrement du commerce de chiens et de chats» et mieux «contrôler» leur vente. En quoi cette mesure peut-elle vous concerner? Éléments d'explications. Ce texte élaboré en accord avec les associations de défense des animaux et les professionnels du secteur est la mise en application de la loi d'Avenir agricole du 13 octobre 2014. Il considère désormais que tout particulier, souhaitant vendre un chiot ou chaton qu'il a fait naître est un éleveur. Un changement non négligeable puisque qu'avant, n'étaient éleveurs que ceux qui produisaient et vendaient deux portées minimum. Conséquence de ce changement de statut: le particulier devra se procurer un numéro Siren (Système Informatique du Répertoire des Entreprises) auprès de la chambre d'agriculture de son département pour le faire figurer sur ses petites annonces. Des éleveurs consciencieux ont déjà opéré ce changement, comme le montre cette annonce ci-dessous. L'ordonnance prévoit, en revanche, une dérogation pour celles et ceux qui vendront une portée de chiens de race. Au lieu d'un numéro Siren, ils devront publier le numéro de portée attribué par les livres généalogiques (Livre des origines français. Lof). Au-delà d'une portée, le numéro Siren sera requis.

8Mar/16Off

Les bienfaits de la philosophie positive

La philosophie positive est d'abord, profondément caractérisée, en un sujet quelconque, par cette subordination nécessaire et permanente de l'imagination à l'observation, qui constitue surtout l'esprit scientifique proprement dit, en opposition à l'esprit théologique ou métaphysique. Quoiqu'une telle philosophie offre, sans doute, à l'imagination humaine le champ le plus vaste et le plus fertile, comme nous l'a si hautement témoigné l'appréciation rationnelle des diverses sciences fondamentales, elle l'y restreint cependant sans cesse à découvrir ou à perfectionner l'exacte coordination de l'ensemble des faits observés ou les moyens d'entreprendre utilement de nouvelles explorations. C'est une semblable tendance habituelle à subordonner toujours les conceptions scientifiques aux faits dont elles sont seulement destinées à manifester la liaison réelle, qu'il s'agit, avant tout, d'introduire enfin dans le système des études sociales, où les observations vagues et mal circonscrites n'offrent encore aux raisonnemens vraiment scientifiques aucun fondement suffisant, et sont, d'ordinaire, arbitrairement modifiées elles-mêmes au gré d'une imagination diversement stimulée par des passions éminemment mobiles. En vertu de leur complication supérieure, et accessoirement de leur connexion plus intime avec l'ensemble des passions humaines, les spéculations politiques devaient rester plongées, plus profondément et plus long-temps que toutes les autres, dans cette déplorable situation philosophique, où elles languissent encore essentiellement, tandis que les études plus simples et moins stimulantes en ont été successivement dégagées pendant les trois derniers siècles. Mais il ne faut jamais oublier que, jusqu'à des temps plus ou moins rapprochés, tous les divers ordres des conceptions scientifiques, sans aucune exception, ont toujours offert un pareil état d'enfance, dont ils se sont affranchis d'autant plus tard que leur nature était plus complexe et plus spéciale, et d'où les plus compliqués n'ont pu réellement sortir que de nos jours; comme nous l'avons surtout reconnu, en terminant le volume précédent, à l'égard des phénomènes intellectuels et moraux de la vie individuelle, qui, si l'on excepte un très petit nombre d'esprits avancés, sont encore étudiés le plus souvent d'une manière presque aussi anti-scientifique que les phénomènes politiques eux-mêmes. C'est donc par une appréciation éminemment superficielle que l'on regarde habituellement aujourd'hui comme irrévocable et comme propre aux seuls sujets politiques cette disposition radicale au vague et à l'incertitude des observations, qui permet à l'imagination fallacieuse des sophistes et des rhéteurs d'y tourner pour ainsi dire à son gré l'interprétation des faits accomplis. La même imperfection a régné essentiellement jadis envers tous les autres sujets des spéculations humaines; il n'y a ici de vraiment particulier qu'une intensité plus prononcée et surtout inévitable prolongation, naturellement motivées par une complication supérieure, suivant ma théorie fondamentale du développement universel de l'esprit humain: et, par conséquent, la même théorie conduit à regarder, non-seulement comme possible, mais comme certaine et prochaine, l'extension nécessaire, à l'ensemble des spéculations sociales, d'une régénération philosophique analogue à celle qu'ont déjà plus ou moins éprouvée toutes nos autres études scientifiques; à cela près d'une difficulté intellectuelle beaucoup plus grande, et sauf les embarras que peut y susciter le contact plus direct des principales passions, ce qui ne devrait, sans doute, que stimuler davantage les efforts des véritables penseurs.