L'oeil de Jeremy

30Nov/17Off

Une mise en perspective

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours trouvé le principe de l'hélicoptère un peu fou : l'idée de s'envoler en faisant tourner une hélice à toute vitesse m'a toujours semblé contre-nature. Contrairement à un avion où il y a au moins des ailes. C'est la raison pour laquelle je ne m'y étais encore jamais essayé. Et puis, histoire de ne pas mourir idiot, j'ai décidé de suivre des amis dans leur périple aérien : le week-end dernier, j'ai donc fait avec eux un tour en hélicoptère dans le ciel de Valenciennes. Le temps était favorable ce matin-là : le ciel était dégagé, et la chaussette à vent était en berne. En somme, c'était de bon augure. Après nous avoir fait un topo sur les consignes de sécurité, le pilote nous a faits monter à l'intérieur de l'hélico (nous étions 4 personnes, en plus du pilote) ; nous avons mis nos ceintures et enfilé nos casques, le pilote a fait les dernières vérifications, puis nous avons décollé. Direction les hauteurs, pour 15 minutes de béatitude ! Première surprise : un vol en hélico s'éloigne pas mal d'un vol en avion, niveau sensations. L'hélico part déjà d'une position fixe, et le décollage se fait donc sereinement. Toutefois, une fois en vol, les sensations sont plus vigoureuses qu'à bord d'un avion : en effet, comme il pique du nez pour avancer, l'on ressent dans son estomac chaque changement de direction de l'appareil. Ceci dit, rien d'insupportable là-dedans : c'est juste un peu bizarre, au tout début. Seconde surprise : le plus intéressant à voir, ce n'est pas tant la beauté du paysage que l'effet inattendu qu'il vous fait. Parce que croyez-moi, c'est une fichue expérience de pouvoir voir une région en altitude. Les lieux auxquels ont est habitué ont soudain un autre visage : de réalité tangible et inamovible, ils deviennent de simples décors mininature ; on s'aperçoit comme tout ce petit monde est dérisoire, en comparaison de la Terre. C'est une expérience assez excitante, à vrai dire. En regardant le monde à partir du ciel, on devient un peu plus philosophe, d'une certaine manière : on ne peut plus prendre autant au sérieux une chose aussi minuscule, et même une fois de retour sur le sol, c'est une impression qui reste un petit moment. Si vous avez un jour l'occasion de la vivre, n'y réfléchissez pas à deux fois : tentez le vol en hélico. Et pour ceux qui voudraient plus de détails sur cette activité, voilà le site par lequel je suis passé pour ce vol. Retrouvez toutes les infos sur cette activité de baptême  en hélicoptère à Valenciennes en suivant le lien.

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28Nov/17Off

J’aime Barbara

Dans la vie, Stéphane Loisy est avocat et conseil de la succession de la chanteuse Barbara. Ancien programmateur musical de l’émission Chance aux chansons, Baptiste Vignol est auteur de nombreux livres sur la chanson française. C’est donc tout naturellement qu’ils ont écrit à quatre mains, un beau livre dédié à la chanteuse de L’Aigle Noir. Dirigé par Bernard Serf, neveu de la chanteuse et chef de file de ses héritiers, Barbara (Éditions Gründ, 30 €) raconte la vie de la star à travers ses chansons. Un livre joyeux comme le portrait en couverture où elle pose mutine. «On croyait tout connaître ses chansons, écrit Bernard Serf. Mais les réécouter après avoir lu ces pages passionnantes, vous les fait aimer différemment.» C’est vrai. «La supplique d’une femme libre, en avance sur son époque» Le livre s’ouvre sur une vingtaine de pages qui racontent avec moult anecdotes, les premières années de sa vie de 1930 à 1958. La grand-mère juive née à Odessa qui s’appelle Varvara (d’où Barbara), la fuite pendant la guerre, les déménagements incessants, les cours de chant, les premières auditions, les cabarets à Bruxelles, à Paris… Les photos de famille en noir et blanc côtoient celles de célèbres photographes dont Robert Doisneau. Une fois le tableau planté, les auteurs analysent chaque époque à travers ses chansons. Dis, quand reviendras-tu écrite à quatre mains avec Hubert Ballay au début des années 1960 entre Paris et Abidjan est «la supplique d’une femme libre, en avance sur son époque, d’une personnalité indomptable qui lui permettra de s’imposer pendant la période yéyé.» Un an plus tard sort Nantes où elle raconte comment, le soir du 21 décembre 1959, elle reçut un coup de téléphone de Nantes où une voix inconnue lui annonce que son père qu’elle n’a pas vu depuis si longtemps, est à l’hôpital et la réclame. Göttingen (1965) a été écrite en remerciement pour les moments «magnifiques» vécus grâce à Gunther Klein, le jeune directeur du Jungen Theater qui l’a invité à chanter en Allemagne devant des étudiants francophiles. L’histoire est jolie. Elle y va à reculons, refuse le piano droit prévu. Les étudiants filent lui chercher un piano à queue chez une vieille dame du quartier. Le livre de près de 300 pages s’achève sur une photo de Barbara de dos. Elle sort de scène un châle noir sur les épaules, des roses à la main. Une jolie façon d’illustrer sa disparition dans la nuit du 23 au 24 novembre 1997. Il y a tout juste vingt ans.

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13Nov/17Off

En motoneige à Barèges

Je n'en ai pas beaucoup parlé ici, mais il y a quelque chose que vous devez tout de même savoir : j'apprécie les jeux vidéo. D'aussi loin que je me souvienne, j'y ai toujours joué. Et en avril dernier, j'ai eu une longue conversation avec un type qui était tout aussi mordu que moi. C'était à l'occasion d'une sortie en motoneige à Barèges, et étant donné l'actualité (le salon du jeu vidéo de Los Angeles), j'ai repensé à sa façon de voir les choses. C'est que nous n'avions pas du tout le même point de vue ! Il jouait pas mal mais trouvait absurde que certains jeux soient considérés comme des oeuvres d'art ; à l'entendre, ce n'était qu'un divertissement comparable aux émissions de télé-réalité ! Pourtant, c'est franchement faire l'impasse sur l'énorme potentiel du jeu vidéo ! De mon point de vue, le jeu vidéo est un média, comparable au papier pour un illustrateur : chacun l'emploie en fonction de ses compétences. Certains se contentent d'y faire des gribouillis, lorsque d'autres fabriquent de vrais chefs-d'oeuvre. De mon point de vue, un jeu tel que The Witcher 3 est un chef-d'oeuvre en soi ! Indubitablement, c'est une forme d'art distincte des autres : les oeuvres y vieillissent par exemple très vite, à mesure que la technique avance. Et comme d'autres arts, il y a de nombreux auteurs qui créent des oeuvres sans grand intérêt. Néanmoins d'autres restent aussi durablement en tête. Je pense par exemple à GTA, qui, je pense, a laissé des traces dans l'esprit de pas mal de joueurs ! Pour ma part, il est un jeu qui n'est pas encore sorti et que j'attends impatiemment : Starchild. Le jeu se déroulera dans un univers futuriste et se focalisera sur les aventures d’une héroïne aux cheveux violets confrontées à de gigantesques robots pas forcément des plus sympathiques. Je suis sûr que ce jeu-là risque de marquer les esprits ! Autrement, si vous êtes un adepte des sports de glisse, vous devriez essayer la randonnée en motoneige ! C'était vraiment excellent. Pour plus d'infos, c'est par là que ça se passe. Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de cette expérience de randonnée en motoneige à Barèges.

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9Nov/17Off

La fausse guerre des Fake News

Un sondage paru cette semaine aux États-Unis* contient un élément qui a dû réjouir Donald Trump?: 46?% des personnes interrogées, toutes tendances politiques confondues, estiment qu’une partie des informations concernant le président et son administration sont de pures inventions des grands organes de presse. C’est ce que Donald Trump appelle les "fake news" et avec lui le reste de la planète, anglophone ou non. J’ouvre ici une parenthèse. Je viens d’arriver en France et le choc linguistique s’amenuise à chacun de mes séjours, il semble que, des médias à la publicité, chacun pense qu’une affirmation aura plus de poids si elle est formulée en anglais. On ne reconnaît pas assez au Donald son talent de linguiste, il a introduit dans la langue française le concept maintenant omniprésent des “fake news”, que l’on pourrait tout aussi bien appeler “les fausses informations”. Des relations passionnelles, ambiguës et parfois grand-guignolesques Avant de s’en déclarer victime, Donald Trump a été un théoricien du contournement de la vérité. Il l’a exprimé dès 1987 dans son livre vedette ‘L’art du deal’?: “je joue sur les fantasmes des gens… ils veulent croire au plus grand, au plus spectaculaire. C’est ce que j’appelle ‘l’hyperbole de la vérité’, une forme innocente d’exagération et une forme de promotion très efficace”. Cette approche a été importée de son ancienne vie?: il ne faut pas oublier qu’avant d’être le trublion de la politique, l’actuel président a été un promoteur immobilier qui a fait des coups spectaculaires. Si vous allez à Chicago – ce que je vous conseille vivement –, vous verrez que parmi les chefs-d’œuvre d’architecture contemporaine du centre-ville figure la Trump Tower, non seulement en bonne place, mais au meilleur emplacement. “L’ego du Donald est un spectacle permanent qui lui a valu d’être, depuis des décennies, l’un des personnages fétiches de la presse américaine. Celle-ci a considéré comme une aubaine son entrée dans la course à la présidence” Un tel morceau de terrain reflète l’absence de doute de celui qui a décidé d’y associer son nom. L’ego du Donald est un spectacle permanent qui lui a valu d’être, depuis des décennies, l’un des personnages fétiches de la presse américaine. Celle-ci a considéré comme une aubaine son entrée dans la course à la présidence, comme en témoigne ce qu’a dit au printemps 2016 Leslie Moonves, président de l’une des institutions médiatiques du pays, la chaîne de télévision CBS?: “C’est super, l’argent coule à flots. Je n’ai jamais rien vu de pareil… cela va être une très bonne année pour nous. Désolé, c’est triste à dire, mais vas-y Donald, continue comme cela?!”. Comme on l’a vu, Donald a “continué comme cela” bien au-delà des prévisions de la presse. Un journaliste du ‘Washington Post’ qui avait promis de manger son article si, contrairement à son analyse, Donald Trump obtenait la nomination républicaine, s’est exécuté publiquement avec l’aide d’un restaurateur washingtonien qui a mijoté les morceaux de papier dans un ragoût. Nous étions, dès ce moment-là, entrés de plain-pied dans les relations passionnelles, ambiguës et parfois grand-guignolesques de Donald Trump et des médias. Pendant les premiers mois de sa cavalcade, la campagne Trump a fait de considérables économies sur l’achat d’espace publicitaire – elle en obtenait gratuitement grâce à une couverture médiatique 5 fois supérieure à celle de la campagne d’Hillary Clinton. La responsabilité des médias dans l’élection du 45e président est un débat que la société américaine n’a pas encore tranché, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont grandement bénéficié les uns des autres. Comme le disait le président de CBS, l’argent a coulé à flots pour les organes de presse et certains en avaient grand besoin. L’édition nationale de CNN, qui était tombé dans un gouffre avec à peine plus d’un demi-million de téléspectateurs en prime time, a été miraculée par l’élection présidentielle. Dans les semaines qui ont suivi la victoire de Donald Trump, le ‘New York Times’ a enregistré 137?000 abonnements supplémentaires. “La responsabilité des médias dans l’élection du 45e président est un débat que la société américaine n’a pas encore tranché, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont grandement bénéficié les uns des autres” Le ‘Washington Post’, acheté par le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, se livre avec son rival new-yorkais à une guerre des scoops qui alimente en boucle leurs éditions en ligne. Les journalistes n’ont pas toujours à faire des efforts démesurés pour pêcher l’information car les proches du président ont la fâcheuse habitude de régler leurs comptes dans la presse. Quand ce ne sont pas les fuites distillées par les Atrides de la Maison-Blanche, ce sont les tweets présidentiels qui alimentent la machine. Donald Trump, qui ne supporte pas de ne pas avoir le dernier mot, a pu grâce à la technologie prendre en main sa propre communication pour mener avec la presse un combat singulier. Mais quand les uns et les autres y mettent autant d’ardeur, l’opinion publique finit par se demander s’il ne s’agit pas d’un faux combat, pardon… d’un “fake fight”?!

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