L'oeil de Jeremy

11Juil/17Off

Le tourisme de la Défense

En vacances à la Défense ? Pour Marie-Célie Guillaume, la directrice générale de Defacto, l’établissement public qui gère le quartier d’affaires, l’idée n’est pas si saugrenue. Certes, «il faut tout faire pour donner envie aux visiteurs d’y travailler», ce qui n’est déjà pas rien. Mais aussi donner l’idée «de s’y divertir pour en faire une nouvelle place forte du tourisme parisien». Question : comment réussir ce miracle ? S’inspirant de Hong Kong, troisième place financière mondiale, Jean-Claude Gaillot, directeur général de l’Epadesa (l’Etablissement public d’aménagement), rêve à haute voix. Il veut exploiter la vue que l’on a du haut des gratte-ciel, émotion susceptible d’attirer le public. A supposer que les firmes qui les occupent soient d’accord. «Ca n’est pas facile à mettre en place, reconnaît-il, mais nous travaillons à installer des commerces aux pieds des buildings et à multiplier les rooftops [terrasses à ciel ouvert, ndlr] sur les toits.» Celui de la Grande Arche, qui vient de rouvrir au public, ne suffira pas. Mais une autre tour, consacrée au tourisme, devrait voir le jour en 2022. Nommé «tour des jardins de l’Arche», ce «village monté» devrait abriter pas moins de quatre enseignes hôtelières, des restaurants et des bars panoramiques. La tour doit donner le signal qu’à la Défense, on ne fait pas que négocier des contrats. Pour réussir ce changement d’image, l’Epadesa et Defacto veulent aussi profiter de la locomotive «U Arena», nouvel édifice qui servira tantôt de stade au club de rugby du Racing Métro 92, tantôt de salle de spectacle grâce à un toit amovible, nouveauté inédite en France. Son ouverture, prévue pour le 19 octobre avec un concert des Rolling Stones – si les travaux, en retard d’un an, sont terminés à temps – devrait «drainer un nouveau public», veut croire Marie-Célie Guillaume. «Quand certains touristes vont à Disney pour trois jours, ils y restent un jour avant d’aller visiter Paris. On peut espérer pareil phénomène pour ceux qui viendront voir un concert. Il faut donc leur proposer une offre qui leur donnera envie de visiter la Défense avant d’aller voir ailleurs.» Pour susciter l’envie encore davantage, Defacto a phosphoré. Exploiter un niveau de parking sous la dalle pour en faire un auditorium, une salle d’exposition ou un espace bar ? Et pourquoi pas une boîte de nuit ? Une navigation ? «La Seine doit s’inscrire dans notre offre touristique, dit Marie-Célie Guillaume. On peut tout à fait imaginer aller à Paris en bateau à partir de la Défense.»

Remplis sous: Non classé Commentaires