L'oeil de Jeremy

19Déc/19Off

Le Parlement, une invitation à la corruption

En informatique, les virus ont ceci de positif qu'ils montrent les failles du système, et qu'on peut de fait les corriger. L'affaire Fillon est semblable à un virus, et il nous faut maintenant corriger les failles révélées. Vendredi dernier, je suis allé à Lisbonne à l'occasion d'un incentive, durant lequel j'ai médité la question avec certaines personnes. Et j'ai pu me rendre compte combien cette affaire a heurté les gens. Quelle que soit le bord politique, tout le monde était unanime. Même ceux qui comptaient voter le père la morale le faisaient pour ses idées, mais ils étaient foncièrement dégoûtés par la conduite de leur champion. Cette histoire a clairement indiqué les problèmes de notre démocratie. Mais le pire reste finalement la réaction de Fillon après ces révélations. Il s'est aligné sur le modèle sarkozyste : il a évoqué la thèse du complot, accusé les journalistes. Diffamer les médias est à présent une pratique courante dans de telles histoires : c'est le meilleur moyen de ne pas avoir à répondre aux faits qui sont reprochés. Mais pour le coup, une ligne a été franchie. Raffarin a tout simplement invité à huer les journalistes avant l'entrée en scène de Fillon ! Le populisme trumpien n'est pas loin.L'irresponsabilité dans toute sa splendeur ! Il y a un vrai problème dans notre démocratie : les énarques en ont fait leur jouet. Les œuvres de Fillon nous ont enseigné qu'aucun régulateur ne surveille la comptabilité des élus : ceux-ci agissent en toute autonomie. Il serait temps d'arrêter le parlement. L'on va vers de plus en plus de transparence, même si c'est toujours à reculon. Des décennies durant, l'Elysée n'a pas eu le moindre devoir de transparence. Je ne suis pas un inconditionnel de Sarkozy mais il a fait une très bonne chose : il a fait en sorte que la comptabilité de l'Elysée. Et aujourd'hui encore, chaque centime dépensé est rendu public ! Une pratique tout à fait habituelle pour une démocratie, et il est indispensable que la cour des Comptes soit autorisée à contrôler l'économie de nos assemblées. Sinon, cet incentive à Lisbonne m'a séduit. L'agence qui l'a goupillé, si vous voulez voir à quoi cela ressemblait.

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