Un monde de Cheminades
La plupart du temps, je considère que l'Amérique et la France et l'Amérique n'ont que très peu de points communs. Lors d'un séminaire à New York, j'ai discuté des élections américaines avec des ressortissants américains. Nous avons en particulier parlé de Donald Trump, ce milliardaire à moumoute qui envisage de construire un grand mur pour mettre un terme à l'immigration mexicaine. Ma première réaction a été de penser qu'heureusement en France, nous n'avions pas de candidat aussi cintré en France. Certes, nous avons bien eu un Jacques Cheminade qui décrivait la réforme de la santé d'Obama comme un crime contre l'humanité, mais celui-ci n'avait aucun rapport avec le candidat texan. En effet, il ne remportait presque aucun suffrage ! Pour autant, maintenant que j'y réfléchis, plus je commence à penser que nous sommes assez proches du modèle américain, au final. Car ce qui ressort nettement de ces élections, c'est que le système actuel, comme en France, est rejeté en bloc. Au pays du burger, ce sont des candidats comme Ted Cruz ou Bernie Sanders qui enfièvrent les électeurs : des challengers qui assurent vouloir mettre un terme au modèle existant. De notre côté, c'est la présidente du FN qui monte. Dans les deux cas, un principe comparable est à l'oeuvre : l'électorat répudie le système actuel. Le phénomène qui n'a rien de neuf. C'est un peu comme un ouragan né d'un battement d'ailes de papillon des années auparavant. Peut-être que ça a commencé à la fin des années 60. Et puis c'est monté, avec la crise de 2008, les abus de certains, l'inefficacité des politiques.. Dans ce colloque à New York, un participant a présenté ce rejet comme une menace pour nos démocraties. Mais je ne suis pas d'accord avec ça. Il est important de remettre les pendules à l'heure, parfois. Même si ça passe par une révolution.
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